Cusset
La Cusset est une ancienne variété, pomme originaire du massif du mont d’Or. Elle a été retrouvée sur la commune de Poleymieux, dans une haie au lieudit « Combe Saint Paul » vers la fin du XVIII ième siècle. Son appellation provient du jardinier Cusset qui l’a découverte et l’a propagé dans la région. Elle était autrefois cultivée en Isère, dans le jura, l’Ain et la Savoie.
De nos jours, elle se présente sous une abondance de synonymes tels que : ‘Reinette Cusset’ ou ‘Cusset blanc’
QUALITE GUSTATIVE
- Fruit de fort calibre, sphérique, avec un pourtour irrégulier
- Peau: très fine, lisse, Vert/jaune, lavée de rouge sur le quart du fruit (coté le plus éclairé), lenticelles peu nombreuses de couleurs grises/fauves, parfois huileux au toucher, fraichement cueillie elle est si brillante qu’elle semble être de cire.
- Chair: blanche crème, moyennement ferme, à la texture fine, sucrée, rafraichissante, réputée pour être moins acide que les reinettes, exhalant un parfum lors de la coupe du fruit.
- Qualité: fruit juteux, parfumé
FLORAISON ET CUEILLETTE
- Floraison : très tardive, en avril, peu sensible aux gelées printanières, bien adaptée à la moyenne altitude (500 à 800 m), fleurs grandes et nombreuses, à la particularité de fleurir si tardivement qu’il parait « mort lorsque tous les autres sont couverts de fleurs »
- Cueillette : très tardive vers fin octobre, arbre très fécond
- Durée de conservation : longue de 6 mois, de décembre à fin mars, ne se ride pas
RESISTANCE ET SENSIBILITE
- Très fructifère, assez vigoureuse, faiblement alternante. Peu sensible au chancre et aux pucerons lanigères.
PORTE GREFFE
- M9 ou pommier paradis (vigueur faible)
- Mise à fruits à partir des 3 -5 ans de l’arbre
- Hauteur maximale (environ 2 m 50)




Usages : fruit à deux fins, pomme de table, à cuire et à jus. C’est aussi un fruit qui se sèche très bien, ce qui permettait sa transformation en pommes tapées, en utilisant les fours traditionnels après la cuisson du pain.
Le pommier Cusset est une variété rustique proche de Nationale mais avec un épiderme presque entièrement vert/jaune.
Disparition des anciennes variétés

Au début du XX IIème siècle, les habitants vivent sur de petites exploitations d’élevages (vaches, cochons, volailles, lapins) et de polyculture. Les fruitiers sont essentiels à la survie des régions et concourent à l’équilibre alimentaire et économique des familles. Les espèces sont adaptées au terroir et à l’usage (pommes à couteau, à cidre ; à cuire, poire à couteau ou encore poire à distiller. Les arbres trop vieux entament une seconde vie, transformé en bois d’œuvre ou de chauffage.
Une partie des fruits est destinée au commerce qui se fait dans les villes les plus proches comme Lyon, Chambéry ou Grenoble. Le transport est court et une large gamme de fruits est commercialisée, surtout pour les pommes et les poires.
A partir de 1935-1940, grâce à l’amélioration des transports ferroviaires, le commerce de la pomme se développe avec l’Afrique du Nord. Des variétés se transportant sans s’abimer, sont sélectionnées et plantées.
A partir des années 1960, la démocratisation met fin au commerce des pommes vers l’Afrique du Nord. De nouvelles variétés sont produites de façon intensive en vergers basse-tige. Il n’y a plus de débouchés pour les pommes de la région. Les pommiers sont arrachés, pratique encouragée par la prime à l’arrachage. Les arbres fruitiers isolés et laissés à l’abandon se couvrent de gui. Avec l’exode rural, la disparition progressive de l’arboriculture familiale et les traditions fruitières disparaissent. Des vergers en culture intensive sont toutefois plantés de variétés modernes.