Pourquoi planter les fruitiers en palmette deux par deux ?
La plantation des fruitiers en palmette deux par deux permet d’optimiser la pollinisation croisée, indispensable pour obtenir une fructification abondante, car la plupart de ces arbres sont auto-stériles et nécessitent le pollen d’une variété compatible de la même espèce.
Cette proximité présente toutefois l’inconvénient de favoriser la propagation des maladies cryptogamiques et bactériennes, nécessitant un espacement suffisant et une surveillance sanitaire rigoureuse (environ 2 à 3 m).
Le bénéfice majeur : le croisement floral
Ce voisinage immédiat présente plusieurs avantages décisifs. Les pollinisateurs parcourent naturellement de courtes distances, et la proximité des arbres maximise les chances de transfert de pollen.
De plus, les floraisons doivent être synchrones pour que la pollinisation soit efficace : en choisissant deux variétés dont les périodes de floraison se chevauchent, on garantit la présence simultanée de fleurs réceptives et de pollen viable.
Cette stratégie se traduit par une fructification abondante et régulière, avec des fruits mieux formés et de calibre supérieur.
L'inconvénient à surveiller : la propagation des maladies
Si la proximité favorise la pollinisation, elle facilite également la transmission des maladies cryptogamiques et bactériennes. Les spores de champignons responsables de la tavelure, de l’oïdium ou de la moniliose se propagent aisément d’un arbre à l’autre lorsque les frondaisons se touchent ou sont très proches. Les éclaboussures d’eau de pluie, porteuses de pathogènes, contaminent rapidement les arbres voisins.
Cette concentration d’hôtes sensibles crée un environnement propice aux épidémies. Pour limiter ce risque, il est indispensable de maintenir une bonne circulation d’air entre les palmettes en respectant un espacement minimal d’environ 3 à 4 mètres selon la vigueur des porte-greffes.
Une taille rigoureuse, des traitements préventifs raisonnés (bouillies cuivrées, soufre) et une surveillance régulière permettent de contenir la pression sanitaire. Le choix de variétés résistantes aux maladies constitue également une stratégie préventive efficace.
Peut-on associer poiriers et pommiers ?
La réponse est non. Un poirier ne peut pas polliniser un pommier, et inversement. Bien que ces deux espèces appartiennent à la même famille botanique des Rosacées, elles constituent des genres distincts (Pyrus pour le poirier, Malus pour le pommier) dont la compatibilité génétique n’existe pas. Leurs pollens respectifs sont spécifiques à leur espèce et ne peuvent féconder les fleurs de l’autre.
Pour obtenir une pollinisation efficace, il faut donc planter deux variétés de la même espèce : deux pommiers de variétés différentes ensemble, ou deux poiriers de variétés différentes ensemble. Cette règle s’applique à tous les fruitiers : les cerisiers pollinisent les cerisiers, les pruniers pollinisent les pruniers, et ainsi de suite.
